Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

des idees en ordre

Publicité
des idees en ordre
10 mai 2009

COMMENT EVITER UNE CRISE DE REGIME

Ce qui disparaît en ce début du XXI ième siècle, c’est la soif de l’idéal. J’espère l’avoir encore. J’ai du mal à me contenter de ce que je vois chaque jour. Je n’arrive pas à regarder le monde de loin, je me trouve toujours dans le tourbillon. Nos dirigeants, hommes politiques et patrons du CAC 40 ont une problématique différente de la mienne, ils veulent sauver le capitalisme du XX ième siècle quoi qu’il arrive, un capitalisme sauvage fondé sur la finance et non sur le travail des hommes. Les taxes qui augmentent chaque année ne les touchent que très peu, ils ont d’autres moyens que la plupart d’entre nous pour refaire leurs marges.

A nous d’analyser et de proposer des solutions objectives pour sortir de cette crise économique et financière grave. Nous ne pourrons pas encore longtemps vivre au dessus de nos moyens, de la même manière, la ponction de l’état sous toutes ses formes sur les entreprises et sur les  personnes a atteint une limite insupportable.

D’un côté un système productif composé de sociétés privées et de services de l’état au profit du public (hôpitaux, écoles, etc.). De l’autre des services de l’état au profit en grande majorité des élus politiques. Je pense en particulier aux collectivités territoriales (communautés de communes, communes, conseils généraux et régionaux), au sénat ainsi qu’à toutes les commissions et organismes qui naissent et ne meurent jamais. Au total, c’est une perte d’énergie considérable, un étatisme sans fin, des lourdeurs qui génèrent par leur nombre des contraintes et au bout du compte une perte de productivité et un manque à gagner certain. Les collectivités territoriales emploient 1,7 Millions de fonctionnaires avec une croissance en personnel de 31% entre 1994 et 2006.

Demander aux élus de voter une loi pour supprimer certaines de ces administrations, c’est un peu comme demander à une équipe dans une entreprise de supprimer volontairement le projet sur lequel elle travaille.

Les élus de la nation ne sont pas payés au regard d’une productivité, mais en fonction du nombre de mandats qu’ils occupent. De plus la multiplicité des mandats est une manière d’asseoir un pouvoir. Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ont fabriqué une France étatique, qui les arrange bien.

Je veux ici me faire bien comprendre. Nous avons besoin d’un état fort qui permette de réguler l’économie, d’éviter les dérives, de permettre à chacun d’entre nous de trouver sa place dans la société, que tous soient formés et que les plus démunis profitent autant que les autres des avancées sociales.

Nous voyons dans la plupart des pays industrialisés comme la France, le vrai visage du courant néo-classique dominant. Le capitalisme issu des théories du XVIII ième siècle prôné par Adam Smith où l’état doit se cantonner dans ses fonctions régaliennes, les marchés assurant le bien être de tous et où la règle d’or est le libre échange sans contrainte des états. Les crises du XX ième siècle aussi dures que celle des années 30  et celle que nous subissons en ce début du XXI ième siècle montrent les limites d’une telle anarchie. Je pense qu’il faut profiter de cette crise et prendre le contre pied de ce courant néo-classique comme l’avait préconisé en son temps John Meynard Keynes et donner à la politique un rôle dans l’économie sans pour autant se substituer véritablement aux marchés.

Comme Keynes je pense que l’état devrait mettre en place une politique de grands chantiers (structures immobilières, aménagement du territoire, etc.), qui générera de l’emploi. Une aide financière pour la création et la reprise d’entreprises et un soutien aux petites et moyennes entreprises qui voient leurs fonds propres fondre,  serait  la bienvenue. En injectant des aides ciblées aux ménages les plus atteints par la crise, l’état donnera un espoir qui devrait être bénéfique et permettre une relance de la demande.

En mettant l’accent uniquement sur l’offre par des aides financières aux grandes entreprises et banques, on prend le risque d’une stagnation de la demande. En effet les banques refont leurs marges avec l’aide de l’état sans pour autant relancer le crédit par la baisse des taux. Les grandes entreprises baissent leurs stocks, fabriquent du chômage technique mais n’investissent pas dans la recherche de nouvelles technologies. La grande distribution va se charger de supprimer les concurrents grâce au travail du dimanche. Imaginer que la mondialisation oblige les états à faire une politique uniquement axée sur l’offre, c’est prendre le risque de casser la demande.

S’il est vrai que le capitalisme a permis de faire prospérer les nations, il n’en est pas moins vrai que sans régulation il peut nous enfoncer dans des crises majeures.

Souhaiter un état fort en face de monopoles et d’oligopoles ne veut pas dire un état policier, liberticide, ou monarchique ou encore disproportionné en nombre de personnels par rapport au secteur privé. Bien au contraire, un état fort est un état qui donne du souffle à chacun, qui encourage l’imagination des plus petits, qui sait tracer le chemin du progrès et donc nous fait rêver. Ce n’est pas ce que nous vivons aujourd’hui en Europe et plus spécialement en France.

Cette crise grave dont nous ne connaissons pas l’issue devrait nous permettre de prendre les bonnes décisions. L’état est en déficit chronique, lorsqu’il a besoin de financer un projet il ajoute une taxe dans la plupart des cas supportée par tous, y compris les pauvres. Au final, les pauvres seront toujours pauvres, les cadres moyens s’appauvrissent, et seuls les riches peuvent se refaire une santé car ils ont la faculté de pouvoir prendre aux pauvres.

C’est ce que l’on constate en cette période difficile. Nous savons déjà que chez les opérateurs de téléphonie mobile il y a des ententes. Ils s’accordent sur les prix afin d’optimiser leurs profits et si l’état fait subir aux opérateurs une nouvelle taxe, elle sera sans doute répercutée sur nos factures. Chacun pourrait trouver des exemples illustrant ces ententes entre groupes industriels. L’état ferme souvent les yeux bien que ces situations de pseudo monopoles soient  interdites par le droit de la concurrence.

Les entreprises dans le passé, étaient gérées par des industriels qui lançaient des projets innovants sur du moyen et long terme. Les coûts de recherche étaient prélevés  sur les bénéfices des années précédentes. Le management était axé sur l’investissement industriel. Mon impression est qu’aujourd’hui, le management est devenu strictement axé sur le maximum de marge en bas du bilan de l’entreprise. Cela est dû au fait d’avoir laissé les organismes financiers et les actionnaires trop pénétrer l’entreprise. Petit à petit, les dirigeants se sont laissés avaler et n’ont plus réfléchi qu’en terme de dividendes et de la valeur de l’action.

Il ne s’agit pas ici de dire que tout va mal et que seule une révolution peut remettre les compteurs à zéro. Beaucoup de progrès ont été accomplis par les uns et les autres. Il s’agit d’être conscient de la situation et de profiter de cette crise pour construire un nouvel ordre économique et social sur des fondations solides.

La réforme de l’état proposée par le président de la république est urgente. Une réelle modification des administrations ne pourra se faire que par un référendum. On ne peut pas demander  aux élus de la nation de se saborder. Les conseils généraux représentent un coût salarial annuel de plus de 4 Milliards d’euros. Ils ont perdu leur sens depuis la régionalisation et l’évolution des communautés de communes. Ils doivent disparaître sans pour autant se reconstituer aux abords des collectivités locales et territoriales. Les communes doivent continuer à exister. Nous assistons à une main mise des communautés de communes sur les communes. C’est une erreur fondamentale. La diversité que l’on constate dans les communes est une richesse qu’il faut préserver. Leur force vient de la proximité avec les habitants. Contrairement aux autres collectivités territoriales, il y a des quantités de bénévoles parmi les élus. Il est vrai que des regroupements pourraient être opérés entre certaines communes rurales sans grands moyens, à étudier au cas par cas. Les communautés de communes ont un rôle à jouer, ce rôle doit se limiter aux grands chantiers d’agglomérations. Sur les petits projets, les architectes et ingénieurs oublient souvent la notion de village et gèrent les travaux  sans trop respecter l’avis des habitants.

Il ne faut plus laisser les hommes politiques sans contrôle, Il faut arrêter l’hémorragie. Pendant que les fonctionnaires d’état (qui incluent l’enseignement) subissent une diminution de personnels, les fonctionnaires territoriaux ont une croissance totalement disproportionnée. En matière d’embauche, un quota devient nécessaire, fonction du nombre d’administrés, de la situation économique et géographique de la région pour les conseils régionaux, de l’agglomération pour les communautés de communes. En effet, la tendance actuelle est de supprimer le personnel dans les administrations au service du public, je pense notamment aux hôpitaux, dans l’enseignement, à la justice, à l’ANPE, etc., en revanche, nos élus trouvent toujours des nouveaux projets pour faire plus d’embauches dans les administrations dont ils ont obtenu la charge par un mandat électoral. Attention, à vouloir réformer par des suppressions d’emplois dans les secteurs au service de nos concitoyens, nos dirigeants prennent le risque dans cette période de crise, de mettre le feu aux poudres.

Cette analyse montre que des progrès sont possibles en peu de temps et avec un gain de productivité énorme. C’est là aussi, que l’on peut trouver un moyen de réduire le déficit public et limiter les impôts locaux. Malheureusement, ce type de réforme de l’état nécessaire, me paraît difficile à défendre devant nos élus, il y a trop de lobbies en jeu. Seul le président de la république peut décider de proposer un référendum sur ce sujet.

Le management des PME devient trop compliqué. Les chefs d’entreprises sont plus pris par la gestion de leur entreprise que par la recherche de nouveaux clients. Ils sont obligés de faire appels à des conseillers fiscaux, des conseillers financiers, des avocats d’affaires, des comptables pour comprendre ce que nos énarques ont imaginé pour compliquer la vie de l’entreprise. Malheureusement c’est encore aux énarques que nos hommes politiques demandent de préparer les lois. Avec un peu de malice, je dirais que ces derniers protégent leur avenir. Il en résulte une perte d’énergie dans l’entreprise, donc plus de mal à dégager des profits, des investissements moindres et des salaires qui stagnent. Il faut donc rapidement assouplir les règles de gestion. Il me faudrait ici 2 pages pour expliquer une feuille de paye intégrant la nouvelle loi sur les heures supplémentaires. 2 pages encore pour expliquer les modifications des taux de charges qui évoluent beaucoup trop souvent, etc. A compliquer trop, ont fini par tout suspecter.

J’aimerais que les plus démunis gardent l’espoir, seul l’optimisme peut nous permettre des avancées, c’est ainsi que j’achève cette rubrique.

Jacques COCHE

Publicité
Publicité
Publicité